Richard Amalvy | Renforcer le dialogue social par l’intelligence collective : le global deal de l’OCDE et de l’OIT
Des conseils politiques, stratégiques et opérationnels de haut niveau et un accompagnement de dirigeants sur mesure.
Richard Amalvy, design stratégique, leadership apprenant, raison d'être, branding, stratégie, communication, accompagnement, coaching, événementiel, prospective, gestion de projet, influence, développement organisationnel, organisation, entreprise, fondation, ONG, association, société civile, ressources humaines, empowerment, dirigeants.
17145
post-template-default,single,single-post,postid-17145,single-format-standard,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-title-hidden,qode-child-theme-ver-1.0.0,qode-theme-ver-10.1.1,wpb-js-composer js-comp-ver-5.4.5,vc_responsive

Renforcer le dialogue social par l’intelligence collective : le global deal de l’OCDE et de l’OIT

Le rapport « Global Deal : ensemble pour le travail décent et la croissance inclusive » a été mis en discussion cette semaine au Forum annuel de l’OCDE. Quels effets dans le contexte français ?

La révolution digitale, accélérée par les prouesses de l’intelligence artificielle, va transformer tout à la fois le contenu, la forme et le marché du travail. L’enjeu sera de soutenir l’emploi continu du capital humain et la qualité de vie qui en découle. Cela requiert une réflexion prospective pour laquelle le rapport « Global Deal : ensemble pour le travail décent et la croissance inclusive » recommande d’associer le monde des affaires, les pouvoirs publics et les syndicats professionnels, dans un modèle tripartite de dialogue social. Le 18 mai dernier, l’OIT et l’OCDE présentaient ce document à Paris en présence de Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Lancé en septembre 2016 par le Premier ministre suédois Stefan Löfven, le Global Deal est une initiative internationale qui promeut le dialogue social comme régulateur de la mondialisation, en s’appuyant sur la compilation des meilleures pratiques en la matière. Elle rassemble une soixantaine de partenaires : états, organisations syndicales, entreprises et organisations internationales. Cette semaine, l’OCDE a mis en discussion les conclusions du rapport durant son forum annuel, au château de la Muette à Paris.

Voir les syndicats comme une ressource

Pour Gabriela Ramos, Directrice de cabinet et Sherpa G20 de l’OCDE, « la crise de 2008 a eu un impact très fort sur la réduction de la confiance. Il faut donc recréer un modèle global qui ne laisse personne derrière. Si nous suivons le même chemin que précédemment, nous arriverons aux mêmes résultats ». Eva Nordwark, représentante de TCO, la confédération suédoise des employés, a plaidé avec beaucoup de conviction pour « impliquer les syndicats et les représentants des travailleurs dans la transformation digitale de l’économie », expliquant par ailleurs que « l’on a besoin de protéger les personnes, pas les emplois. Ces derniers vont disparaître et on va en voir d’autres émerger, provenant de la mondialisation et de l’économie digitale ». « Nous devons voir les syndicats comme une ressource » a-t-elle ajouté, laissant pantois les participants français qui écoutaient avec surprise les conseils sereins d’une syndicaliste scandinave qui pourrait coacher ses collègues français : « Nous devons aider nos collègues à renforcer leurs compétences, à accroître le pouvoir des travailleurs, mais en rendant les syndicats pertinents ». Faut-il être suédois pour croire au dialogue social ?

« Quels sont les leviers et les pouvoirs des syndicats ? » a questionné Mme Ramos. La représentante de l’OCDE a clairement plaidé pour une « croissance inclusive où la justice sociale contrebalance les exigences de l’efficience » pour « répondre à l’impératif moral qui demande de poser la redistribution face au profit ». Un leitmotiv répété inlassablement par Angel Gurria, Secrétaire général de l’Organisation héritière du Plan Marshall.

Créer une conscience collective

En écho, Olivier Blanchard, économiste français professeur au MIT, a invité l’ensemble des parties prenantes à reprendre la voie de la planification et de la prospective en suggérant surtout aux syndicats « d’obtenir de meilleurs résultats ». Mais pour se faire, il faut reconnaître que la confiance est la notion « variable » qui permet au dialogue social d’exister pour ne pas aboutir à sa caricature, qui est la confrontation. Plus tard, dans un autre débat, le chercheur britannique Geoff Mulgan expliquait les bienfaits de l’intelligence collective : une capacité à créer une conscience collective, pour résoudre les problèmes qui se posent.

Alors que la vision schumpétérienne de la destruction créatrice ne fait que se confirmer, on peut se demander si les syndicats français sont outillés pour voir les signes des temps et répondre aux défis contemporains du travail. « Il faut savoir saisir les opportunités » a déjà répondu leur collègue suédoise.

Richard Amalvy

 

Télécharger le rapport « Global Deal : ensemble pour le travail décent et la croissance inclusive »