« Gilets jaunes » contre start-up nation : quelle issue politique ?
Ils n’ont pas toujours « les mots pour le dire ». Et comme souvent, les mots qui manquent sont remplacés par des gestes d’impatience et de violence, quasiment un état de nécessité pour se faire entendre. En se rassemblant, les gilets jaunes ont appris à formuler ce qui les révolte. Jean Jaurès a expliqué qu’ « il ne peut y avoir révolution que là où il y a conscience ». Sur les ronds-points, cette conscience s’est forgée autour du sentiment d’être déclassés, méprisés, relégués, d’être considérés comme des rebuts, en ce qui concerne les plus pauvres maintenus par les aides sociales, et pour des vaches à lait pour ceux qui peinent à consommer une fois qu’ils ont payé la gabelle, la dîme et l’octroi.
Au-delà des explications analytiques, territoriales et sociales, la clef de lecture globale de ce mouvement social ne serait-elle pas celle des spasmes d’une nation où la politique est profondément ancrée dans l’histoire face à l’empire croissant de la société liquide ?
Vous pouvez lire la suite de l’article que j’ai co-écris avec Régis Passerieux, professeur à l’école HEIP, dans la Revue politique et parlementaire N° 1090 (mars 2019)