Richard Amalvy | L’entrepreneuriat pour tous. Chiche ?
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L’entrepreneuriat pour tous. Chiche ?

« La France a besoin d’entrepreneurs si elle veut recoller aux nations les plus performantes et si elle veut offrir des perspectives à ses jeunes » affirmait François Fillon cette semaine. Au salon des entrepreneurs qui se tenait à Paris cette semaine, nous avons constaté un dynamisme réel qui doit être soutenu et non entravé par la puissance publique.

À la veille du salon des entrepreneurs qui se tenait à Paris cette semaine, Thibault Lanxade, vice-président du Medef en charge des TPE-PME déclarait : « Face aux blocages de toutes sortes, l’entrepreneuriat est un moyen de créer sa place, de faire tomber les barrières, de créer son propre emploi et de s’intégrer. Il est temps de lancer l’entrepreneuriat pour tous ! ». Consultant en libéral depuis bientôt trois ans, je partage ce point de vue renforcé ces jours ci par des rencontres improbables il y a encore deux semaines. Bloqué par la grève des taxis au retour d’une mission à l’étranger, j’ai utilisé l’application Uber et je me suis rendu compte, en discutant avec les chauffeurs (issus souvent de l’immigration) qui s’établissent comme auto-entrepreneur ou en SAS,  que « l’ubérisation » (qui fait tant peur aux taxis traditionnels) répond en partie aux souhaits émis par le représentant du Medef. La France des habitudes et des situations établies va devoir s’adapter plus rapidement à l’économie numérique.La génération Y pousse dans le bon sens. Mais ce n’est pas là que le bât blesse vraiment.

Une administration au service des entrepreneurs

La France des habitudes et des situations établies est bien représentée par les administrations chargées d’être l’interface de l’État avec les entrepreneurs. Elles ne sont pas adaptées. Les fonctionnaires de l’URSAFF – pour ne prendre qu’eux –, même s’ils sont de bonne volonté, ne sont pas formés pour comprendre les besoins et les attentes des entrepreneurs. Ce sont deux cultures fondamentalement opposées. Une amie, ancienne cadre d’entreprise, m’a expliqué les transformations qu’elle a provoquées en devenant agent de Pôle Emploi ne serait-ce que dans le suivi des demandes des entreprises qui recrutent, pour le bénéfice supplémentaire des chômeurs en quête de travail. Elle aurait pu être découragée dès la première heure.

L’administration doit comprendre qu’elle est au service des entrepreneurs, et pas le contraire. La culture d’entreprise doit infuser aussi dans l’Éducation nationale amollies par des années de revendications syndicales. Et elle doit transformer l’université où, sur le modèle des campus anglo-saxons, on doit favoriser l’émergence de junior entreprises.


Des normes qui protègent aussi l’entrepreneur

Quant aux règlements, ils sont à l’image du Code du Travail et à la jurisprudence qui le compose en grande partie : illisibles, confus, contradictoires et donc contentieux. La simplification du Code du Travail, promise par le Premier ministre sur les bonnes intentions du rapport Badinter est un chantier urgent… qui prendra trois ans. D’ici là des entreprises seront liquidées et des entrepreneurs seront découragés. Le futur code devra créer un environnement social favorable à la pérennité, au développement et à la compétitivité des entreprises. Ça, c’est pour les syndicats qui doivent comprendre l’enjeu global de notre économie en cessant de rabâcher leur catéchisme franco-français. S’il est normal que les normes protègent les salariés, il n’en est pas moins normal qu’elles protègent aussi les entrepreneurs qui ne sont pas que des « salauds de patrons ». La croissance, que tous les gouvernements appellent de leurs vœux, a une formidable source d’épanouissement si on libère l’entrepreneur de biens des carcans.


Une source de prospérité pour l’entrepreneur et les salariés

Pour les entrepreneurs comme pour les salariés, l’équation est simple : il n’y a pas d’emploi sans entreprises et il n’y a pas d’entreprises sans entrepreneurs. On doit aussi considérer l’entreprise comme un corps social où l’entrepreneur et les salariés ont un intérêt commun qui s’appelle « prospérité ».

Le grand chantier pour l’emploi passe donc par une révolution culturelle. Cette révolution commence par les responsables politiques qui doivent avoir le courage de prendre les décisions favorables aux entreprises. Emmanuel Macron, seul membre du gouvernement à être lucide sur le sujet, a du faire volte-face cette semaine parce qu’il s’apitoyait sur le sort des entrepreneurs.

François Fillon, qui travaille sans tintamarre, est un des rares hommes politiques à avoir une vision d’avenir sur le sujet. Il a lancé cette semaine ce qu’il appelle « le New Deal Entrepreneurial » en affirmant : « la France a besoin d’entrepreneurs si elle veut recoller aux nations les plus performantes et si elle veut offrir des perspectives à ses jeunes. Créer une entreprise, c’est prendre sa vie en main, c’est un vecteur d’émancipation individuelle. En créant, l’entrepreneur donne un sens à son travail et – au-delà – à sa vie. Il prend également un risque personnel, parfois très important ». Il renforce ainsi les mots que le malheureux ministre de l’Économie a du récuser.

Avec les atouts qui sont les siens, la France doit décréter « l’entrepreneuriat pour tous » en favorisant tous les comportements et les dispositifs qui permettent à l’esprit et la culture d’entreprise de se développer.

Richard Amalvy